VISION 2 : Journal d’un écrivain de Virginia Woolf

Avec Journal d’un écrivain, j’ai exploré le processus créatif d’une autrice que j’admire en tant que femme, mais je dois l’avouer, je n’ai pas accroché Orlando que j’ai persisté à lire jusqu’au bout. J’ai beaucoup apprécié les écrits de cette autrice, notamment « Une chambre à soi », « L’écrivain et la vie » et, bien sûr, « Journal d’un écrivain ». Voici les aspects de son processus créatif qui me semblent les plus importants :

• Écrire est vitale
  • Elle s’évertue à écrire, avec passion et frénésie. Et on parle d’écriture sous toutes ses formes. Elle se lance avec élan et écrit vite. Elle a à peine fini la correction d’un roman, qu’elle a déjà en tête le prochain. Cela rappelle les conseils modernes sur le premier jet : ne pas s’interrompre, laisser venir, suivre le flux. Vient ensuite la phase de correction qu’elle prolonge jusqu’à s’assurer qu’elle a dit ce qu’elle voulait dire.
  • Quand elle n’écrit pas, elle lit. Avec la lecture, elle sort de sa propre tête.
• Il faut écrire avec discipline
  • Elle s’applique à être régulière dans l’écriture de son journal, se reprochant de ne pas y avoir écrit si cela fait trop longtemps.

Écrire est un processus créatif à décloisonner

• Woolf ne se limite pas à un seul genre. Elle mêle, dans un même livre, roman, comédie, poésie, théâtre. En cela, la littérature est vivante et dynamique. Elle ne s’enferme pas dans un genre.
• Le journal comme forme d’expression
  • Son journal est un exutoire, mais aussi son espace privé libre ou elle peut analyser ses pensées et son processus créatif, ses intrigues, ses personnages. C’est un lieu de réflexion sur son œuvre. Elle y analyse les critiques sur son œuvre, réfléchit sur les œuvres d’autres auteurs. Son journal est un outil de travail.
  • C’est l’exemple parfait pour se motiver à tenir un journal, qu’on soit romancier ou non. Le journal est une forme d’expression pour se retrouver, clarifier ses pensées et avancer. À défaut peut-être d’avoir une chambre à soi, c’est un lieu physique à soi.

Virginia Woolf avait une vie intérieure foisonnante l’Ecriture peut mener à l’isolement, mais elle prouve qu’elle est tout à fait observatrice et présente dans le contexte. C’est avec sa plume qu’elle contribue à l’humanité. Elle n’est pas enfermée dans son art. J’ai eu l’impression que son art, c’est ce qu’elle offrait au monde. Car elle est très sensible aux critiques et elle écrit pour le lecteur. Je n’ai pu que constater ses doutes sur les critiques, mais, cela ne l’empêche pas d’écrire.

• C’est une autrice engagée. Enfin, Woolf considère que son devoir envers l’humanité, elle l’a accompli par la plume. Dans Une chambre à soi, son féminisme est central. Dans Journal d’un écrivain, cet engagement est bien présent en pleine seconde guerre mondiale. C’est avec les mots qu’elle exprime sa résistance.

“ Je creuse de belles grottes derrière mes personnages. Je crois que cela donne exactement ce que je désire : humanité, humour, profondeur. Mon idée est de faire communiquer ces grottes entre elles et que chacune apparaisse au grand jour au moment nécessaire.”

Lire Journal d’un écrivain, c’est pénétrer dans l’atelier intime de Virginia Woolf. On y découvre une écrivaine disciplinée, passionnée et libre avec un rapport à la littérature comme fusionnel. 

Pour compléter la vision du romancier, il faut lire L’écrivain et la vie qui prouve toute la dynamique de l’écriture, l’ancrage de l’écrivain dans le monde réel.

En cela, l’écriture est en mouvement constant. Pour écrire, l’écrivain doit comprendre le monde.

• L’écriture comme la lecture est une histoire d’émotions. Le but de l’écriture est de provoquer des émotions. Et l’émotion perdure même une fois le livre terminé.
• Pour pouvoir provoquer des émotions, l’écrivain doit acquérir la méthode. Il doit avoir des connaissances pour rendre le romans moins chaotiques. Quant au lecteur, il ne doit pas le lâcher d’une semelle, être derrière l’auteur pour exercer une pression.