Seth godin La mathode

CHALLENGE VISION DE LA CRÉATIVITÉ

Écrire sans garantie : ce que Seth Godin m’a appris sur la créativité

On grandit avec cette idée que tout doit produire un résultat. Que si l’on écrit, c’est pour publier. Que si l’on crée, c’est pour réussir. Nous sommes conditionnés à viser une destination. Mais l’écriture, comme toute forme d’art, ne garantit rien. Elle ne promet pas d’être lue, ni applaudie.
Et pourtant, on continue d’écrire. Pourquoi ?
Parce qu’écrire, c’est un acte de foi.
Dans La Méthode (The Practice), Seth Godin offre aux créateurs – écrivains, artistes, entrepreneurs – un rappel essentiel : notre travail n’a pas besoin d’approbation extérieure pour mériter d’exister. Il a seulement besoin de nous, présents, engagés, fidèles au processus.
Voici ce que ce livre a réveillé en moi, et pourquoi je pense que tout écrivain en devenir devrait s’en inspirer.

Il n’y a pas de résultat garanti, et c’est tant mieux

Dans l’univers industriel, on suit un plan, on obtient un résultat. Mais l’écriture n’est pas un moteur à essence. Tu peux suivre une méthode, et pourtant… le texte ne marche pas. Ou il ne plaît pas. Ou il ne touche pas.
Et c’est normal. Parce que la créativité ne se répète pas, même si elle suit un modèle.
« L’art, c’est ce que nous faisons quand il n’existe pas une seule bonne réponse et que pourtant, le chemin mérite d’être parcouru. »
Ce que nous pouvons faire, en revanche, c’est nous engager dans un processus, comme l’ont fait les créateurs avant nous. Observer leurs rituels, leurs façons de se mettre au travail, leur discipline sans garanties.

La méthode, c’est l’ancrage. Le processus, c’est le chemin

Godin distingue deux piliers :
La méthode : un ensemble d’habitudes et de cadres qui permettent de s’y mettre.
Le processus : la part vivante, imprévisible, qui transforme chaque pratique en expérience unique.
En tant qu’écrivain, tu peux :
– Suivre une routine d’écriture (30 minutes par jour, un texte par semaine…)
– Te créer des contraintes ( format, longueur, temps)
– Définir une intention claire avant d’écrire (« à qui est destiné ce texte ? », « que veut-il provoquer ? »)
Mais ce que tu ne peux pas faire, c’est prédire l’effet que cela aura sur les autres. Et c’est là que le lâcher-prise entre est important.

Le flow ne tombe pas du ciel, il se provoque

On imagine souvent le flow comme une illumination soudaine, une grâce qui nous choisit. Mais et si le flow n’était pas une récompense, mais une conséquence ?
« Si nous nous habituons à travailler dans un état de flow, il est davantage susceptible de survenir. »
Isaac Asimov a écrit plus de 400 livres. Son secret ? Il tapait à la machine même quand il n’avait pas d’inspiration. C’est le fait d’écrire qui appelait l’inspiration, pas l’inverse.
Tu n’as pas à attendre que l’écriture vienne à toi. Tu peux te rendre disponible, t’asseoir, et créer les conditions de son arrivée

L’art est un acte de générosité, pas de perfection

Seth Godin insiste : « Les artistes sont des êtres humains qui créent avec générosité, sans garantie que cela fonctionne. »
Écrire, ce n’est pas montrer à quel point on est brillant. C’est améliorer les choses. Offrir une idée, une émotion, une perspective. Faire un pas vers l’autre.
Mais attention : la générosité ce n’est pas la gratuité.Notre travail a de la valeur. Il mérite d’être vu, partagé, reconnu.
Créer, ce n’est pas se cacher. C’est dire : voici ce que j’ai à offrir, même si ce n’est pas parfait.

Le vrai courage, c’est de persister

La fameuse page blanche c’est un mythe et le manque d’inspiration une excuse. L’envie de plaire à tout le monde est un mythe.
Ce qui fait de toi un écrivain, ce n’est pas ton style, ni ton talent. C’est ton intention. Ton engagement à faire ton travail, encore et encore. Même quand tu doutes. Même quand tu échoues.
« Nous n’écrivons pas parce que nous aimons cela. Nous aimons cela parce que nous écrivons. »
Et même si tu échoues, tu verras que le processus en valait la peine.

Écrire pour quelqu’un, pas pour tout le monde

Créer, c’est vouloir provoquer un changement. Mais si tu t’adresses à tout le monde, tu ne touches personne.
« Le piège, c’est la généralité. Dans le persona flou. »
Écris comme si tu t’adressais à une seule personne. Un lecteur qui partage tes doutes, tes envies, ton regard sur le monde. Écris pour lui. C’est ainsi que tu pourras toucherais des personnes car tu les auras bien défini.

La conviction : ton superpouvoir

Pour créer, il faut du courage. Et ce courage naît d’une chose : la conviction.
Ce n’est pas la certitude d’avoir raison. One ne contrôle pas le résultat mais la foi que ton message compte. Que ton œuvre peut faire une différence, même petite.
« Une conviction est une promesse. La promesse d’essayer. La promesse de partager. Et la promesse que si vous échouez, vous nous expliquerez pourquoi. »

S’entourer pour mieux grandir

Les créatifs les plus constants ne sont pas nécessairement les plus doués. Ce sont ceux qui s’entourent, qui cherchent une cohorte, qui avancent avec d’autres.

« Lorsque vous êtes entouré de pairs respectés, vous avez plus de chances de faire ce que vous avez à faire. »

Trouve ces personnes. Les lecteurs qui te soutiennent. Les amis qui relisent. Les créateurs qui t’inspirent. Ne reste pas seul.e. La solitude alimente le doute. La communauté alimente la pratique. Ca c’est un conseil que j’ai découvert aussi avec Austin Kleon mais qui est redoutable. Le meilleur moyen de maintenir le rythme c’est d’échanger avec d’autres passionnés. Et quand je ne les ai pas sous la main, je les trouve sur la toile ou même sur avec une vidéo you tube.

Conclusion : Écrire est un acte de foi

Ce livre de Seth Godin est un cou de boots pour les créatifs en quête de permission. Il nous dit : n’attendez pas qu’on vous dise que vous avez le droit d’écrire. Faites-le. Faites-le maintenant. Faites-le avec générosité.
Et non, nous n’avons pas besoin de muse, de flow. On a besoin d’une méthode, d’une tribu, d’une conviction et surtout de pratique, de pratique et encore de pratique.
Enfin, nous avons besoin d’une confiance dans notre capacité à créer. Ce qu’on acquiert avec la pratique, la pratique, la pratique, et le partage aussi bien sûr.

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